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etude : charte-centre-mondial
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Source : www.bahai-biblio.org
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Une charte pour le Centre Mondial baha'i
Table des matières
1) La tablette du Carmel

2) Le Mausolée du Báb - paroles d'éloge de Shoghi Effendi

3) Commentaires sur le Carmel de M. Adib Taherzadeh

1) La tablette du Carmel

Toute gloire soit à ce jour où les fragrances de la miséricorde ont été répandues sur toutes choses créées, jour tant béni que les âges et les siècles passés ne pourront jamais espérer égaler, jour où la face de l'Ancien des jours s'est tournée vers son siège sacré.

Alors, on entendit les voix de toutes les créatures et, au-delà, celles du concours céleste proclamer : "Hâte-toi, ô Carmel, car voici que la lumière de la face de Dieu, le Souverain du royaume des noms et le Façonneur des cieux, s'est levée sur toi."

Saisi de transports de joie et élevant haut la voix, il s'exclama : "Puisse ma vie t'être offerte en sacrifice puisque tu as fixé ton regard sur moi, tu m'as comblé de ta bonté et tu as dirigé tes pas vers moi. Ma séparation d'avec toi, ô toi, Source de vie éternelle, m'a presque consumé, et mon éloignement de ta présence a réduit mon âme en cendres. Loué sois-tu pour m'avoir permis d'entendre ton appel, pour m'avoir honoré de tes pas et pour avoir ranimé mon âme par la fragrance vivifiante de ton jour et la voix stridente de ta Plume, voix que tu décrétas être le vibrant appel de ta trompette parmi ton peuple. Et lorsque sonna l'heure qui devait rendre ton irrésistible foi manifeste, tu insufflas à ta Plume un souffle de ton Esprit, et ainsi la création tout entière fut ébranlée jusque dans ses fondements mêmes, dévoilant à l'humanité des mystères recelés dans les trésors de celui qui possède toutes les choses créées."

Aussitôt que sa voix eut atteint le lieu le plus exalté, nous répondîmes : "Rends grâce à ton Seigneur, ô Carmel. Le feu de ta séparation d'avec moi te consumait rapidement lorsque l'océan de ma présence surgit devant ton visage, encourageant tes yeux et ceux de toute la création, remplissant d'allégresse toutes choses visibles et invisibles. Réjouis-toi, car Dieu en ce jour a établi son trône sur toi, a fait de toi l'aurore de ses signes et la source des témoignages de sa révélation. Heureux celui qui gravite autour de toi, qui proclame la révélation de ta gloire et relate combien la bonté du Seigneur ton Dieu t'a comblé. Saisis le calice de l'immortalité au nom de ton Seigneur, le Très-Glorieux, et rends-lui grâce, puisqu'Il a, en gage de sa miséricorde à ton égard, transformé ta peine en allégresse, ton chagrin en joie sereine. En vérité, Il chérit ce lieu qui est devenu le siège de son trône, que ses pas ont marqué, qui a été honoré de sa présence, d'où Il éleva son appel et sur lequel Il répandit ses larmes."

Appelle Sion, ô Carmel, et annonce la joyeuse nouvelle : Celui qui était caché aux yeux des mortels est venu ! Sa souveraineté conquérante est manifeste ; son universelle splendeur est révélée. Prends garde d'hésiter et de t'arrêter. Hâte-toi et fais le tour de la cité de Dieu qui est descendue du ciel, la céleste Kaaba, qu'ont entourée en adoration les élus de Dieu, les cœurs purs et l'assemblée des anges les plus exaltés. Oh, combien j'ai hâte d'annoncer en chaque lieu de la terre et d'apporter à chacune de ses villes la bonne nouvelle de sa révélation - révélation qui a attiré le cœur du Sinaï et au nom de laquelle le Buisson ardent proclame : "C'est à Dieu, le Seigneur des seigneurs, qu'appartiennent les royaumes des cieux et de la terre." En vérité, voici le jour où la terre et la mer se réjouissent de cette annonce, le jour pour lequel ont été accumulées ces choses que Dieu, dans sa bonté inconcevable à l'esprit ou au cœur du mortel, a réservées pour être révélées. Bientôt Dieu conduira son arche vers toi et rendra manifeste le peuple de Bahá, mentionné dans le Livre des Noms.

Sanctifié soit le Seigneur de toute l'humanité ; tous les atomes de la terre ont été façonnés pour vibrer à la mention de son nom, et la Langue de grandeur s'est animée pour révéler ce qui avait été enfoui dans sa connaissance et dissimulé dans le trésor de sa puissance. Par la force de son nom, le Tout-Puissant, le Très-Haut, Il est, en vérité, le Souverain de tout ce qui existe dans les cieux et sur la terre.

Bahá'u'lláh

2) Le Mausolée du Báb - Paroles d'éloge par Shoghi Effendi

Paroles d'éloge par Shoghi Effendi :

O toi, ô reine du Carmel, s'adressent les plus pures, les plus saintes salutations, et sur toi reposent les plus belles, les plus bienveillantes bénédictions !

Gloire soit à celui qui a ordonné ton siège et l'a honoré de se pas et qui a fait mention de toi dans ses saintes Ecritures.

Grande, ô combien, est la force de ta puissance, puissance qui a ébranlé l'âme des élus de Dieu et de ses messagers !

Je te vois comme dans un rêve, établie sur ton glorieux trône, parée de blanc, couronnée d'or, resplendissante de ces lumières brillant en ton sein et tout autour de toi, lançant ton appel entre ciel et terre d'une voix haute et vibrante.

Je vois l'âme des saints et des hôtes des royaumes célestes se hâter ver toi, entièrement dévouée à toi, remplie d'amour et captivée par toi, attirant vers toi l'attention, tournant autour de toi, humant les effluves s'exhalant de tes fleurs, demandant bénédiction à la terre de ton enceinte et s'incliner jusqu'au sol, en signe de reconnaissance devant la majesté et la gloire qui entourent le dépôt de Dieu reposant en ton cœur et la perle enchâssée en ton sein.

Béni, immensément béni est celui qui te rend visite pour faire de toi le tour, qui sert à ton seuil, arrose tes fleurs, hume les effluves de sainteté qu'exhalent tes roses, célèbre ta louange et magnifie ton rang par amour pour Dieu, pour celui qui t'a créé en cet âge des plus sanctifiés et lumineux, des plus merveilleux, augustes et exaltés.

Paroles d'éloge par Shoghi Effendi :

"Ce sentier magnifique et majestueux, qui va du Tombeau du Bâb vers la ville de Haïfa, en alignement avec la plus grande avenue de cette cité bénie, (...) sera par la suite converti, comme l'a prévu le "Centre de l'Alliance" (1), en "sentier des Rois et des Dirigeants du monde".

Ces puissantes incarnations du pouvoir royal, [devenus d'] humbles pèlerins du Sanctuaire du Seigneur, iront d'abord, à leur arrivée en Terre Sainte, vers la plaine de 'Akká (Saint-Jean-d'Acre), pour rendre visite à la Qiblih (2) du Peuple de Bahá, et évoluer autour du Point autour duquel gravite en adoration le Concours céleste.

Puis, ils se rendront vers cette cité auguste et vénérable, et ils graviront les pentes du Mont Carmel.

Dans le ravissement, la ferveur et la dévotion les plus absolus, ils se hâteront vers ce Lieu sacré et, avec révérence et soumission, humilité et modestie, ils remonteront les Terrasses pour s'approcher de l'enceinte lumineuse de ce Tombeau sacré et sanctifié.

Ensuite, ils marcheront sur les vastes pelouses et, grâce aux merveilleux jardins de ce lieu sublime et sacré, ce jardin du Paradis exalté, ils inhaleront ses parfums odorants et goûteront ses fruits savoureux et choisis.

Des larmes plein les yeux et d'un cœur enflammé, ils se souviendront de la douleur et de la souffrance, de chaque affliction et de chaque calamité, de la coercition, de l'emprisonnement et du martyre qui accablèrent cet "Opprimé du monde" (3).

Ils verront de leurs propres yeux, dans chaque direction de ce Lieu exalté, la Gloire du Carmel, ainsi que les preuves du pouvoir et de la grandeur irrésistible, l'invincibilité, l'Empire universel du Conquérant des Mondes, et ils loueront et glorifieront le Seigneur du Carmel."

Shoghi Effendi Rabbání

[Extraits d'une lettre de Shoghi Effendi, "Gardien de la Cause de Dieu", adressée aux Bahá'ís d'Orient, datée du Naw Rúz 1951, traduction de courtoisie du Persan]

Notes :
(1)- C'est-à-dire : le Maître Abdu'l-Bahá.

(2)- "Qiblih" se prononce "Ghéb-lèh". C'est la direction vers laquelle se tournent les croyants pour faire leur Prière quotidienne de rigueur. Pour les Bahá'ís, c'est le Tombeau de Bahá'u'lláh à Bahji ('Akká).

(3)- C'est-à-dire : Le Bâb.

3) Commentaires sur le Carmel de M. Adib Taherzadeh

(commentaire tiré du livre "The revelation of Bahá'u'lláh" de M. Adib Taherzadeh, vol IV, chap 23 - traduit par Paulette Bodansen)

Cette tablette si renommée, écrite en arabe, fut révélée par Bahá'u'lláh sur le Mont Carmel. C'est l'une des tablettes les plus importantes révélées durant son ministère. La première fois que Bahá'u'lláh visita Haïfa, fut en 1868 lorsque le bateau à vapeur de la compagnie Austrian Lloyd y accosta le matin du 31 août. Haifa était alors une petite ville. Lorsque Bahá'u'lláh débarqua Il resta quelques heures sur la plage puis s'embarqua à nouveau, en route vers la cité prison de Akka. Près de quinze ans plus tard, lorsqu'Il eut transporté sa résidence dans la demeure de Bahji, Bahá'u'lláh fit une courte visite à Haifa et demeura dans une maison de la colonie allemande. Ainsi que nous l'avons mentionné dans un précédent volume, un certain nombre de Templiers allemands attendant le retour du Christ, s'étaient rendus en Terre Sainte et avaient construit leurs maisons au pied du Mont Carmel, mais lorsqu'Il leur apparut, aucun d'eux ne Le reconnut. Bahá'u'lláh vécut même dans l'une de leurs maisons et révéla une tablette pour leur chef, et pourtant, ils restèrent ignorants de l'avènement du Jour de Dieu. La troisième visite eut lieu en 1890 lorsque à nouveau Il demeura dans la colonie allemande ; et la quatrième visite, eut lieu en 1891 à peu près un an avant Son ascension, lorsqu'Il passa trois mois dans cette région.

Nous pensons que ce fut à cette occasion, que Bahá'u'lláh visita la Cave d'Élie sur le Mont Carmel. Des siècles plus tôt, un ordre chrétien y avait construit un monastère dans l'attente que le Christ, retournant dans la gloire du Père, le bénirait par sa présence. Il n'est pas surprenant, que, comme les Templiers allemands, neuf des moines qui étaient présents à l'époque reconnurent le rang de Bahá'u'lláh lorsqu'Il visita ce lieu. Bahá'u'lláh planta sa tente à proximité du monastère et là, révéla la Tablette du Carmel. Nous savons que dans le futur un Mashriqu'l-Adhkar (Maison baha'ie d'adoration) sera construit sur ce site.

Cette tablette contient des allusions éloquentes sur l'établissement du Centre mondial de la Foi. Elle est considérée comme en étant la charte. Avant la révélation de cette tablette, il n'y avait apparemment aucun Écrit de Bahá'u'lláh concernant le Siège international de Son ordre qui encercle le monde. À l'instant même où Il bénit la montagne de Dieu en y posant les pieds, des forces mystérieuses furent libérées pour la création du centre spirituel et administratif de la Foi, un centre duquel s'écouleront vers l'humanité, les énergies vivifiantes recelées à l'intérieur de Sa révélation.

Dans la tablette du Carmel , Bahá'u'lláh entame un dialogue avec Carmel, la montagne. Ceci n'est pas inhabituel ; dans d'autres tablettes Il s'est pareillement adressé à certaines cités ou lieux - par exemple, Son discours à la Terre de Ta (Téhéran), ou Son dialogue avec Jérusalem ainsi que cela est révélé dans la Lawh-i-Aqdas, (la tablette de l'Aqdas). Dans la tablette du Carmel, le dialogue est à la fois merveilleux, profond et émouvant. Le tableau sublime que Bahá'u'lláh dépeint, commence par Lui-même, lorsque ses pas le mènent vers le Carmel ; le premier acte dans cette scène divine se situe lorsque les voix de "toutes choses créées" s'adressent au Carmel. Puis viennent les paroles d'exultation du Carmel louant son Seigneur et finalement la réponse de Bahá'u'lláh. Le paragraphe d'ouverture de cette tablette soulève le rideau de ce spectacle exalté.

Gloire à ce Jour, Jour où les parfums de miséricorde ont été répandus sur toute la création, Jour béni, et sans rival dans les siècles passés, où la face de l'Ancien des jours s'est tournée vers son siège sacré. Alors, les voix de toutes choses créées et, au-dessus d'elles les voix de l'Assemblée céleste ont crié cet appel : "Hâte-toi ô Carmel, car voici que, sur toi, s'est levée la lumière du visage de Dieu, le Souverain du royaume des noms, le Modeleur des cieux !" (Extraits des Écrits p.12)

Combien est fascinant ce concept de voix informant le Carmel de la venue de Bahá'u'lláh, et combien ces mots sont beaux, "Hâte-toi, ô Carmel, car voici que, sur toi, s'est levée la lumière du visage de Dieu, le Souverain du royaume des noms, le Modeleur des cieux !" Dans ce passage, Bahá'u'lláh loue la gloire de Sa Révélation et montre clairement par sa présence à cet endroit, qu'Il a choisi le Mont Carmel comme son "siège sacré". Le siège est un signe visible, le centre apparent de sa majesté et de son royaume intimes.

Il est évident que nulle personne ne peut entendre physiquement les voix de "toutes choses créées" mentionnées dans le passage ci-dessus. Et encore moins lorsque Bahá'u'lláh s'adresse à la montagne. Ceci est un phénomène spirituel auquel seule la Manifestation de Dieu a accès. Cependant, il est intéressant à noter qu'en de nombreuses occasions, Bahá'u'lláh a déclaré que toutes les choses créées, tels les atomes de la terre, les gouttes de l'océan, les rochers et les arbres ont été animés par l'influence vibrante de Sa révélation. Par exemple, dans la tablette de l'Aqdas Il témoigne que "chaque pierre et chaque arbre se sont écriés :'Le Seigneur est venu dans toute Sa gloire."( TAB)

Dans une autre tablette (compilation non publiée, comité des archives nationales, n° 19 pp 262-3), Il exprime sa stupéfaction du fait qu'en ce jour le monde minéral puisse vibrer par le souffle des paroles de Dieu, et que, le monde humain dans son ensemble, est resté lui, sans en être affecté. Lorsque Bahá'u'lláh partit en bateau de Gallipoli vers Akka, Il indiqua dans une tablette que, du fait que le Seigneur naviguait sur les flots, les gouttes de mer s'animèrent de telle sorte, qu'Il pouvait entendre, provenant de chaque goutte, ce qu'aucune oreille ne pourrait jamais entendre. Nous, en tant qu'êtres humains, n'avons pas la capacité de voir ou d'entendre de telles expressions d'objets inanimés. Nous ne pouvons rien faire d'autre qu'admettre notre incapacité à saisir ces déclarations d'un point de vue physique, et à essayer de comprendre leur signification spirituelle.

D'un autre côté, toutes les choses dans l'univers sont d'une manière ou d'une autre reliées les unes aux autres et chaque chose créée, même un atome, doit avoir une relation avec son créateur. Mais comment fonctionne cette relation, cela nous ne le saurons jamais. La science a déjà prouvé que beaucoup de choses se passent autour de nous que le corps humain n'a aucun moyen de ressentir. Par exemple, les sens humains sont incapables de détecter les ondes électromagnétiques, pourtant nous sommes immergés dedans. Récemment, les scientifiques ont découvert que les arbres communiquent les uns avec les autres, mais ils n'ont pas encore pu trouver par quel moyen. Ceci a pu être démontré en laissant une nuée d'insectes attaquer un arbre. Ils se sont ainsi rendus compte que, tous les autres arbres à l'intérieur d'un large secteur changeaient leur chimie, s'apprêtant à une attaque similaire. Nos sens n'ont pas la capacité de détecter une telle communication.

Si cela est, ne pouvons-nous croire, ainsi qu'en a attesté Bahá'u'lláh, qu'il y avait une certaine réaction des gouttes de la mer, lorsque Lui, la personnification du Plus Grand Esprit de Dieu, voguait au-dessus d'elles ? Ou, ne pouvons-nous dire que le Mont Carmel exprimait, dans un langage que seul son créateur pouvait comprendre, un sentiment de joie intense lorsque Bahá'u'lláh marchait sur lui ? Mais qui connaît les réponses ? Quoi que ce soit que ces déclarations puissent signifier à chaque croyant, souvenons-nous que, Bahá'u'lláh, les a plusieurs fois mentionnées dans ses Écrits. Il n'est pas correct de regarder Dieu et sa création à travers sa propre vision étroite et limitée. Qui connaît les mystérieux rouages de Dieu dans ce vaste univers ? Qui sait de quelle manière toutes choses créées répondent à leur créateur ?

Une approche simple et éclairée de l'étude de la tablette du Carmel serait de considérer le dialogue entre la voix de la montagne et celle de Bahá'u'lláh comme un moyen d'expliquer le plan de Dieu dans un langage imagé. Ce plan était d'ériger sur la montagne le siège majestueux de Sa souveraineté spirituelle et temporelle. Dans ce dialogue, la montagne de Dieu s'adresse à Bahá'u'lláh de cette façon :

Saisie de joyeux transports et élevant la voix, elle s'est écriée : "Que ma vie Te soit offerte en sacrifice car tu as fixé ton regard sur moi, car tu as répandu sur moi tes bienfaits et dirigé vers moi tes pas ! Je me consumais d'être séparée de toi, ô Source de vie éternelle, et mon éloignement de ta présence avait réduit mon âme en cendres. Loué sois-tu pour avoir permis que j'entende ton appel et m'avoir ainsi honorée de tes pas. Ranimée par le vivifiant parfum de ton jour, mon âme a tressailli à la voix de ta plume résonnant parmi ton peuple, comme l'appel de ta trompette. L'heure étant venue où devait être manifestée ta foi irrésistible, tu as animé ta plume par un souffle de ton esprit, et voici qu'aussitôt la création, ébranlée jusqu'en ses fondements, a dévoilé les mystères cachés parmi les trésors de Celui qui est le possesseur de toutes choses créées." ( Extraits des Écrits p. 12)

La signification littérale de ces paroles est, qu'avant la venue de Bahá'u'lláh qui bénit ce lieu par ses pas, le Mt Carmel était une étendue sauvage, un tas de rocs et de débris. "Je me consumais d'être séparée de toi, ô Source de vie éternelle, et mon éloignement de ta présence avait réduit mon âme en cendres." Et la réponse de Bahá'u'lláh change la scène de désolation, en joie et abondance : "Sois dans l'allégresse, car Dieu, en ce jour, a établi sur toi son trône... rends-Lui grâce pour avoir... changé ta peine en allégresse...", telles sont Ses paroles rassurantes. Ces paroles font écho à la vision d'Ésaïe :

Le désert et le pays aride se jouiront ; la solitude s'égaiera, et fleurira comme un narcisse ; elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie, avec chants d'allégresse et cris de triomphe ; la gloire du Liban lui sera donnée, la magnificence du Carmel et de Saron, ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu. (Isaïe : 35 1-2)

Dans cette déclaration de Bahá'u'lláh, il n'y a aucune ambiguïté sur le lieu où doit être établi le Siège international de Sa foi. À partir de l'instant où cette tablette a été révélée, le Mt Carmel fut destiné à fleurir et à devenir le Centre Mondial d'une Foi mondiale, et dont les premières étapes ont déjà été réalisées. Bahá'u'lláh s'adresse au Carmel en ces termes :

Et la voix du Carmel n'avait pas plutôt atteint ce lieu sacré que Nous lui répondions : "Rends grâce, ô Carmel, à ton Seigneur. Le feu de ta séparation d'avec moi te consumait en effet rapidement, quand l'océan de ma présence, s'enflant soudain devant toi, est venu réjouir tes yeux et ceux de la création, et remplir de délices toutes choses, tant visibles qu'invisibles. Rends donc grâces, ô Carmel, et sois dans l'allégresse, car Dieu a, en ce jour, établi sur toi son trône, et a fait de toi l'orient de ses signes et l'aurore des preuves de sa révélation. Heureux qui gravite autour de toi, qui proclame la révélation de ta gloire et rapporte les merveilles de ce que la bonté du Seigneur ton Dieu a fait pleuvoir sur toi. Prends le calice d'immortalité au nom de ton Seigneur, le très-Glorieux, et rends-Lui grâces pour avoir, en gage de sa miséricorde, changé ta peine en allégresse et mué en joie ton affliction. Il chérit, en vérité, ce lieu dont Il a fait le siège de son trône, que ses pas ont foulé, qu'il a honoré de sa présence, d'où Il a lancé son appel, et sur lequel ont coulé ses pleurs. "

Bien que dans cette tablette Bahá'u'lláh s'adresse au Carmel, et que beaucoup de passages concernent la construction du Centre mondial de la Foi, en réalité Il s'adresse aussi à ses disciples. Il y a, en effet, de nombreuses significations dissimulées dans cette tablette que les croyants peuvent appréhender en se tournant vers Bahá'u'lláh dans une attitude de prière et de méditation. Il n'est pas convenable pour nous de nous embarquer dans des interprétations sur des nombreux passages qui sont chargés de sagesse divine et qui préfigurent de grands évènements. Chaque croyant doit s'approfondir lui-même dans la connaissance de la Foi et par les prières et l'étude des Écrits découvrir les significations qui y sont cachées. Chaque âme a le droit de découvrir sa propre interprétation, qui doit, cependant, restée personnelle. Ses conclusions ne seront jamais autoritaires à moins qu'elles ne soient conformes aux interprétations du Maître et du Gardien de la Foi.

Ce qui suit sont les derniers passages de la tablette du Carmel :

Rassemble tout Sion, ô Carmel, et annonce la joyeuse nouvelle : "Celui qui était caché aux yeux des mortels est venu ! Sa conquérante souveraineté est aujourd'hui manifeste et son universelle splendeur révélée. Garde-toi d'hésiter ou de t'arrêter. Hâte-toi de faire le tour de la cité de Dieu descendue du ciel, de la céleste Kaaba autour de laquelle gravitèrent en adoration les favoris de Dieu, ceux qui avaient le cœur pur, et aussi les anges les plus élevés. Oh ! combien il me tarde de pouvoir annoncer sur tous les ponts du globe et porter à toutes ses cités la joyeuse nouvelle de cette révélation qui a attiré le cœur du Sinaï et au nom de laquelle le buisson ardent s'écrie : "À Dieu, le Seigneur des seigneurs, appartiennent les royaumes du ciel et de la terre." En vérité, voici le jour où la terre et la mer se réjouissent d'une telle déclaration, le jour en vue duquel furent mises en réserve toutes ces choses que Dieu, dans sa bonté inconcevable au cœur et à l'esprit humains, a décidé de révéler. Avant peu, Il t'enverra son arche d'alliance et manifestera le peuple de Bahá dont il est parlé ans le Livre des Noms."

Sanctifié soit le Seigneur de tout le genre humain. À la mention de son nom, tous les atomes de la terre sont entrés en vibration et la Langue de Grandeur a été incitée à dévoiler ce qui était enfoui dans sa connaissance et restait caché dans le trésor de son pouvoir. Lui, en vérité, par l'autorité de son nom, le Fort, le Tout-Puissant, le Très-Haut, est le Souverain de tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. (Extraits des Écrits p. 13)

La première partie du passage ci-dessus, "Rassemble tout Sion, ô Carmel, et annonce la joyeuse nouvelle : Celui qui était caché aux yeux des mortels est venu !" peut être considérée comme un commandement de Bahá'u'lláh de proclamer Sa Cause à l'humanité.

L'attente de Bahá'u'lláh "de pouvoir annoncer sur tous les points du globe et porter à toutes ses cités la joyeuse nouvelle de cette révélation ..." a été au départ, peut-on dire, accomplie par `Abdu'l-Bahá avec la publication des Tablettes du Plan divin. Ces tablettes, quatorze en tout, qui constituent la charte pour l'enseignement de la Foi, furent adressées par `Abdu'l-Bahá aux Bahá'ís d'Amérique du Nord. Il y détermine un plan d'enseignement, qui recouvre le globe dont les étapes initiales furent par la suite incorporées par Shoghi Effendi dans une série de plans nationaux et eux-mêmes furent suivis par un plan mondial connu sous le nom de Croisade de Dix ans. La mise en œuvre de cette dernière fut particulièrement responsable pour apporter le message de Bahá'u'lláh à pratiquement chaque partie du monde. Ce processus continuera jusqu'à ce que ces paroles de Bahá'u'lláh révélées dans le Lawh-i-Dunya soient accomplies :

"Combien vaste est le tabernacle de la cause de Dieu ! Il recouvre tous les peuples et toutes les familles de la terre et rassemblera d'ici peu l'humanité tout entière sous son aile." (TAB)

La partie la plus significative de la tablette du Carmel est la suivante :

Hâte-toi de faire le tour de la cité de Dieu descendue du ciel, de la céleste Kaaba autour de laquelle gravitèrent en adoration les favoris de Dieu. (Extraits des Écrits p. 13)

Shoghi Effendi a interprété la signification de "cité de Dieu, la céleste Kaaba" comme étant le Tombeau du Báb sur le Mt Carmel. Les forces qui furent libérées par Bahá'u'lláh pour la mise en œuvre de cette grandiose entreprise comprennent le transfert des restes du Báb et la construction de son Mausolée, elles devinrent effectives presque immédiatement après la révélation de cette Tablette. Un jour, Bahá'u'lláh alla au cœur de la montagne où un massif de cyprès poussait en cercle. Sa tente fut plantée en son milieu, `Abdu'l-Bahá était là, présent et à Son service. Shoghi Effendi a décrit cet événement en ces mots:

Cette même année, la tente de Bahá'u'lláh, le "Tabernacle de Gloire" fut plantée sur le Mt Carmel, "la Colline de Dieu et Son Vignoble", la demeure d'Élie, saluée par Ésaïe comme étant la "montagne de Dieu", vers laquelle "toutes les nations afflueront". (Dieu passe près de nous)

Un témoin oculaire a expliqué que tandis que Bahá'u'lláh faisait face à l'Est et `Abdu'l-Bahá à l'Ouest, la Langue de Grandeur donnait des instructions au Maître pour organiser le transport des restes du Báb de Perse vers la terre Sainte et leur enterrement dans un mausolée sous le buisson de cyprès à un endroit qu'Il indiqua de sa main. Ainsi le premier pas de cette entreprise sacrée fut inauguré par Bahá'u'lláh Lui-même.

Il fallut près de huit ans avant que `Abdu'l-Bahá puisse organiser le transfert des restes du Báb. Le cercueil contenant les restes sacrés arriva à Akka le 31 janvier 1899. Dix ans plus tard, à Naw-Ruz 1909, `Abdu'l-Bahá, de ses propres mains et en présence des croyants d'orient et d'occident, plaça le cercueil de bois dans un sarcophage de marbre qui fut descendu dans le caveau construit spécialement pour lui à l'intérieur de l'une des six chambres construites, à cet effet, par `Abdu'l-Bahá. Dans une tablette, Il transmis cette bonne nouvelle aux croyants en ces termes :

La plus joyeuse nouvelle est ceci, le saint corps, le corps lumineux du Báb... après avoir été pendant soixante ans transféré de place en place, à cause de l'emprise des ennemis et par crainte des malveillants, et n'ayant connu ni repos ni tranquillité, grâce à la miséricorde de la beauté d'Abha, a été cérémonieusement déposé, le jour de Naw-Ruz, à l'intérieur du cercueil, dans le tombeau glorifié sur le Mont Carmel. Par une étrange coïncidence, le même jour de Naw-Ruz, un télégramme arriva de Chicago, annonçant que les croyants de chacun des centres américains avaient élu un délégué et l'avaient envoyé dans cette ville... ils avaient définitivement choisi le site pour la construction de Mashriqu'il-Adhkar.

En 1948, les préparatifs furent commencés par Shoghi Effendi pour la construction de la superstructure du Tombeau du Báb. Au cours de sa construction, en 1951 il donna cette description dans un message aux croyants américains :

À ce point, je ne saurai trop souligner le caractère de sainteté de cette poussière sacrée enserrée dans le cœur du Vignoble de Dieu, ni surévaluer les potentialités inimaginables de cette puissante institution fondée, il y a soixante ans, par l'opération de la volonté du Fondateur de notre Foi et le choix précis fait par Lui, à l'occasion de Sa visite historique à cette montagne sacrée. Je ne saurai non plus trop insister sur le rôle que cette institution, à laquelle la construction de la superstructure de cet édifice va sûrement conférer une impulsion sans précédent, est destinée à jouer dans le développement du Centre Administratif Mondial de la Foi de Bahá'u'lláh et dans l'efflorescence de ses institutions les plus élevées constituant l'embryon de son futur Ordre Mondial.

Car, comme dans le royaume de l'esprit, la réalité du Báb a été saluée par l'auteur de la Révélation baha'ie comme étant "le Point autour duquel tournent les réalités des Prophètes et des Messagers", de même, sur cette planète visible, Ses restes sacrés constituent le cœur et le centre de ce qui peut être considéré comme neuf cercles concentriques, égalant et mettant ainsi plus d'accent sur la position centrale accordée par le Fondateur de notre Foi à Celui "par qui Dieu a permis de faire avancer la connaissance de tout ce qui a été et de tout ce qui sera', le Premier Point par qui ont été générées toutes choses créées." (Citadel of Faith p 95)

En 1953, la superstructure du Mausolée du Báb était achevée par Shoghi Effendi. Et maintenant, "la cité de Dieu... la céleste Kaaba autour de laquelle gravitèrent en adoration les favoris de Dieu, ceux qui avaient le cœur pur, et aussi la compagnie des anges les plus élevés. ", se dresse majestueuse au cœur de la montagne de Dieu.

Dans son câble au monde baha'i, Shoghi Effendi décrit le Tombeau comme étant "REINE DU CARMEL ENCHASSÉE MONTAGNE DIEU, COURONNÉE D'OR SCINTILLANT, VÊTUE DE BLANC CHATOYANT, GAINÉE DE VERT ÉMERAUDE, ENCHANTANT TOUS LES YEUX, DE CIEL, MER, PLAINE ,COLLINE" (Bahá'í World , vol. XII, p 239)

Un autre passage significatif de la tablette du Carmel est le suivant :

Avant peu, Il t'enverra son arche d'alliance et manifestera le peuple de Bahá dont il est parlé dans le Livre des Noms. (Extraits des Écrits p 13)

Dans les Écrits Bahá'ís, on se sert souvent du terme "arche" pour désigner la Cause de Dieu, ou le Covenant, et Bahá'u'lláh, le Saint Marin. Par exemple, le Báb dans la Qayyumu'l-Asma a loué la communauté du Plus Grand Nom, les Bahá'ís, comme étant les compagnons de l'Arche pourpre. Mais "l'arche" dans la tablette du Carmel, signifie, d'après Shoghi Effendi, l'arche de la Loi de Dieu. Il explique que la traversée de l'arche sur le Mont Carmel est une allusion à l'établissement de la Maison Universelle de Justice, le corps législatif suprême de la Foi, de laquelle la loi de Dieu s'écoulera vers toute l'humanité. Shoghi Effendi se réfère aussi aux membres de la Maison de Justice comme les occupants de l'arche mentionnée dans la tablette du Carmel. La Maison Universelle de Justice est le principal organe du Centre administratif international de la Foi, bien qu'il y ait d'autres institutions qui fassent partie de ce centre.

À nouveau, les prophètes d'Israël prévoyaient déjà ces évènements, il y a des milliers d'années, comme dans cette citation d'Isaïe :

Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de l'Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes, qu'elle élèvera par-dessus les collines, et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s'y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel. Il sera le jugement des nations, l'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives, ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes : une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. (Isaïe 2 : 2-4)

La première étape prise par Shoghi Effendi en créant le Centre administratif mondial fut d'acquérir un terrain sur le Mt Carmel proche du Tombeau du Báb et l'inhumation des restes de la Plus Sainte Feuille, la fille de Bahá'u'lláh, la femme la plus noble de la dispensation baha'ie dans ce lieu sacré. Puis, suivit le transfert des restes de la Branche la Plus Pure, "créé de la lumière de Baha", le fils martyre de Bahá'u'lláh, offert par son Père en "rançon pour l'unification de la race humaine", ainsi que ceux de sa mère la sainte Navvab, et leur inhumation dans le même environnement.

L'étape suivante prise par Shoghi Effendi fut la création d'un arc entourant leurs dernières demeures et faisant face au Qiblih du peuple de Bahá (le Point d'adoration, le Tombeau de Bahá'u'lláh). Les diverses institutions du Centre administratif, y compris la Maison Universelle de Justice, seront logées dans différents édifices érigés autour de l'arc. Cette étape initiale dans la construction de ce Centre administratif eut lieu après la construction du Bâtiment des Archives internationales. Il fut achevé par Shoghi Effendi en 1957.

Depuis lors, le Siège de la Maison Universelle de Justice a été construit, et maintenant, il est prévu d'ériger d'autres édifices pour abriter les institutions restantes et ainsi compléter le Centre Mondial Administratif Baha'i. L'établissement du Trône de Dieu, mentionné dans la tablette du Carmel, ainsi que l'a interprété Shoghi Effendi, n'est rien d'autre que l'établissement du Centre Mondial sur le Mont Carmel. Il écrit :

Le fait que ces trois dernières demeures soient rassemblées à l'ombre du propre tombeau du Báb, blotties au cœur du Carmel, face à la ville d'un blanc de neige située de l'autre côté de la baie d'Akka, le qibla* du monde baha'i, qu'elles soient placées dans un jardin d'une exquise beauté, renforce, si nous estimons correctement sa signification, les puissantes possibilités spirituelles d'un lieu que Bahá'u'lláh lui-même appelle le trône de Dieu. Ce fait marque aussi une nouvelle avance dans le chemin conduisant à l'établissement final de ce centre administratif mondial permanent du futur Commonwealth baha'i, destiné à ne jamais être séparé du centre spirituel de cette foi et à remplir sa tâche auprès de lui, sur une terre déjà vénérée et tenue pour sacrée par les disciples de trois des plus importantes religions du monde.( Dieu passe près de nous p 336)

Le centre spirituel sur le Mt Carmel, est le Mausolée du Báb "le lieu autour duquel l'Assemblée céleste gravite en adoration". Le centre administratif est sous l'ombre de ce tombeau sacré. L'association des centres spirituel et administratif constitue le Centre Mondial Bahá'í sur le Mt Carmel.

Dans les religions du passé, les centres spirituel et administratif ont été séparés les uns des autres. Dans la chrétienté, par exemple, l'administration de la religion a été transportée hors de la Terre Sainte qui était son lieu de naissance et sa maison spirituelle. Ceci est aussi arrivé dans l'Islam : le siège du Califat, le corps dirigeant temporel, fut établi très loin de la Mecque. Cette séparation des centres spirituel et administratif des précédentes religions peut être considéré comme un reflet de la désunion régnant parmi les disciples, divisés comme ils l'étaient en de nombreuses sectes et confessions. Un des traits distinctifs de la Révélation de Bahá'u'lláh est que les centres spirituel et administratif de la Foi sont unis et établis de façon permanente sur la Montagne de Dieu. La source de ceci provient de Bahá'u'lláh dans sa tablette du Carmel et c'est Lui qui libère les forces spirituelles pour sa réalisation. Le développement progressif des institutions internationales de la Cause en Terre Sainte démontre qu'elles sont indissociables de leur centre spirituel. L'unité des deux est symbolique de l'unité de la communauté baha'ie de par le monde, une unité qui est destinée à englober l'humanité tout entière et dont l'établissement dans la société humaine reste le but principal et le dessein de la révélation de Bahá'u'lláh pour cet âge.

Dans un de ses messages au monde baha'i, Shoghi Effendi projette sa vision pour le développement futur du Centre Mondial de la Foi, dévoilant des perspectives de gloire inimaginable en réserve pour l'humanité :

L'érection de cet édifice (Bâtiment des Archives baha'ies internationales) deviendra à son tour le signe avant-coureur de la construction, au cours d'époques successives dans l'Âge de formation de la Foi, de plusieurs autres structures, qui serviront comme sièges administratifs d'institutions divinement nommées, comme le Gardiennat, les Mains de la Cause et la Maison Universelle de Justice. Ces édifices, ayant la forme d'un arc tendu, et suivant un style d'architecture harmonieux, entoureront les dernières demeures de la Très Sainte Feuille, dont le rang est le plus élevé parmi les membres féminins de la Dispensation baha'ie ; de son Frère, offert en rançon par Bahá'u'lláh pour la vivification du monde et son unification ; et de leur Mère, proclamée par Lui comme étant Son élue "Son Épouse dans tous les mondes de Dieu". L'achèvement final de cette entreprise prodigieuse marquera le point culminant du développement d'un Ordre administratif mondial divinement nommé dont les origines peuvent être retracées aussi loin que les dernières années de l'Âge Héroïque de la Foi.

Ce vaste et irrésistible processus, sans pareil dans l'histoire spirituelle de l'humanité, et qui synchronisera avec deux développements non moins significatifs - l'établissement de la Paix mineure et l'évolution des institutions baha'ies locales et nationales - l'une à l'extérieur et l'autre à l'intérieur du monde Bahá'í - atteindra son aboutissement final, à l'Âge d'Or de la Foi, lorsque sera hissée la bannière de la Paix majeure. Et, l'apparition, dans la plénitude de son pouvoir et de sa gloire, du Centre des agences constituant l'Ordre Mondial de Bahá'u'lláh. L'établissement final de ce siège du futur Commonwealth Bahá'í mondial sera le signal de la proclamation de la souveraineté du Fondateur de notre Foi et l'avènement du royaume du Père plusieurs fois loué et promis par Jésus-Christ.

À son tour, cet ordre mondial, au cours des dispensations successives du Cycle baha'i, portera ses plus beaux fruits par la naissance et la floraison d'une civilisation, divinement inspirée, unique en ses traits, englobant le monde dans son étendue et fondamentalement spirituelle dans son caractère. Une civilisation destinée en se développant, à tirer son impulsion première de l'esprit animant les mêmes institutions, qui, dans leur état embryonnaire, se manifestent au sein de l'actuel Âge de Formation de la Foi.( Messages to the Bahá'í World pp 74-5)


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